Justice pour tous

"Quand un homme est privé du droit de vivre la vie dont il croit, il n'a pas d'autres choix que de devenir un hors la loi."

 BILAN DE LA CAMPAGNE ELECTORALE  DU 27 AVRIL AU 17 MAI 2020 AU BURUNDI. 

                    Ce petit  bilan  de la   Coalition Burundaise  pour la Cour Pénale Internationale CB-CPI couvre la période du 27 avril au 17 mai 2020 concernant les cas de violations et atteintes des droits de l’homme pendant la période électorale au Burundi.

Dans ces  trois semaines seulement, les observateurs de la CB CPI ont pu documenté  dix (10)  morts,   onze (11) blessées  et trois portés disparus  dans les différentes provinces du Burundi..

                  Le bilan évoque  également   dix (10) cas de torture dont les victimes sont   tous membres du Congrès  National pour la Liberté ,  principal parti d’opposition dirigé par le député  Agaton  Rwasa  parmi les victimes,  figurent  les  représentants  régionaux  dans les provinces de Kayanza, Ngozi et Karusi.

Plus de Nonante sept (97) personnes ont également été arrêtés abusivement  dans différentes localités du pays par la milice du parti au pouvoir Imbonerakure  en complicité avec la police, et une grande majorité  de ces victimes sont des partisans de Rwasa Agathon. 

                      Le bilan   dénonce  afin  la violation  du droit à la protection des enfants et  du droit à l’éducation  après que le parti  du fait que  au pouvoir a fait sortir les élèves dans les écoles en les obligeant  à participer dans leur campagne électorale.

1.Atteintes du droit à la vie et à l’intégrité physique

- Le 3 mai 2020, CB-CPI a appris la mort d’un membre du parti au pouvoir CNDD-FDD à la suite d’affrontements survenus entre eux et des membres du parti d’opposition CNL (Congrès National pour la Liberté) sur la colline Rukore, commune Ntega province Kirundo.

 Des témoins rapportent que les membres du parti au pouvoir ont provoqué le groupe des membres de l’opposition qui partageaient un verre dans un bar local. Les provocations ont engendré les affrontements  qui ont causé un mort et de blessés  graves. . 

La CB-CPI note l’intolérance politique et les tensions de part et d’autre des membres des partis politiques au cours de cette campagne électorale, le manque d’indépendance de la commission électorale nationale indépendante et l’incapacité de la police et de l’administration d’être neutre et impartial     . 

Ainsi un  militant  du parti CNDD-FDD a perdu la vie à la suite de ces affrontements après  avoir  été transpercé par une lance au niveau de la poitrine et six (6) autres militants de ce parti ont été blessés. 

Des proches  rapportent en outre que vingt-cinq (25) membres du parti CNL ont été arrêtés au lendemain de ces affrontements.

 Dans  la  nuit  du 3 mai 2020,  des  membres de la milice imbonerakure ont  enlevé  Richard Havyarimana après une attaque à son domicile situé sur la colline Mbogora, commune Nyabihanga, province Mwaro. Des proches rapportent que la victime, un membre actif du parti d’opposition CNL, a été embarqué de force dans un véhicule de marque Toyota, modèle Probox à immatriculation civile. Des témoins rapportent que le corps de M. Richard Havyarimana a été découvert flottant dans la rivière Ruvyironza au niveau de la colline Muyebe, commune Nyabihanga le 7 mai 2020.

 La  CB-CPI note que les proches de M. Havyarimana  l’avaient cherché dans tous les cachots de police de la province Mwaro, sans le trouver. La découverte de son corps sans vie  confirme une exécution menée par des membres du parti au pouvoir CNDD-FDD. La police n’a arrêté aucun suspect à ce jour.

En date du 07 mai 2020, dans l’après-midi de jeudi, quatre (4) corps à savoir trois (3) hommes et une (1) femme, coincés dans des roches, ont été découverts par des habitants de la colline de Cahi, commune de Mwumba, province de Ngozi, dans le lit de la rivière Kanyaru qui sépare le Burundi et le Rwanda.

La CB-CPI  estime que  ces   victimes seraient  les personnes  portées disparues dans certains endroits du pays. .

En date du 07 mai 2020, jeudi, une découverte macabre du corps sans vie de M. Richard Havyarimana, responsable du CNL sur la colline de Mbogora, commune de Nyabihanga, province de Mwaro a été retrouvé dans la rivière Ruvyironza entre les commune de Nyabiraba et Giheta , province Gitega   

-En date du14 mai 2020, dans la matinée de jeudi vers 7h, le corps sans vie de

Jackson Simbananiye connu sous le surnom de “Kirahwata”, homme d’affaires réputé dans les opérations de change, et activité de commercialisation de matériaux de construction en Mairie de Bujumbura, a été retrouvé dans un caniveau de l’avenue de l’Imprimerie, dans le quartier Nyakabiga II, commune Rohero, province Bujumbura-Mairie.

D’après des sources rencontrées sur place, la découverte macabre a été faite par les passants dans la matinée, mort étranglé à l’aide d’une corde. Ils l’auraient ensuite jeté là vers minuit. 

Selon les mêmes sources, des officiers de police judiciaire se sont dépêchés pour faire le constat. Le corps a été vite identifié comme celui du cambiste Kirahwata enlevé la veille. 

La CB-CPI note que des alertes des personnes sur son enlèvement par des personnes en tenue policières, agents du SNR, après une séance de sauna au quartier Rohero II, avenue Bututsi, à croisée  de l’avenue de l’université et avenue de l’imprimerie commune Mukaza, province Bujumbura-Mairie. 

  Ces alertes avaient enflammé la toile dans la soirée du 13 mai 2020, mercredi, vers 20h et les ravisseurs l’auraient transporté à bord d’une voiture de marque Toyota, modèle TI, plaque no TA8105. 

La CB-CPI note également que les mobiles et les auteurs de  cet assassinat  ne sont pas encore connus, et déplore cet enlèvement et assassinat en pleine campagne électorale. 

 

 En date du 14 mai 2020, jeudi des individus non identifiés ont assassiné deux (2) hommes dont les corps ont été découvert sur la colline Myave, zone Ndora, commune Bukinanyana, province Cibitoke. Des témoins rapportent que les victimes sont des vendeurs de vaches interceptés alors qu’ils rentraient du marché de Ndora.

La CB-CPI note que la police de Bukinanyana n’a appréhendé aucun suspect à ce jour.

En date du 15 mai 2020, vendredi vers 16h, une altercation entre militants du CNDD-FDD, et du CNL ont fait cinq (5) blessées sur la colline de Rubira, en commune  Mpanda, province de Bubanza.

 

La CB-CPI a appris des sources sur place que les jeunes Imbonerakure ont saboté le meeting du parti CNL par des jets de pierres, blessant ainsi plusieurs militants de cette principale formation politique d’opposition. Ces Imbonerakure sont munis d’armes blanches, et se sont improvisés en pleine campagne de ce parti. Ils leur ont attaqués à l’aide de jets de pierres, et ont aussi tabassé les militants du CNL avec des gourdins.

 2. Atteintes du droit à la liberté et à la sécurité physique.

-En date du 09 mai 2020, dans l’après-midi de samedi, dix (10) militants du parti CNL dont le représentant régional de ce parti ont été arrêtés par des Imbonerakure en collaboration avec la police dans la commune de Kiremba, en province de Ngozi. En tête des interpellés, il y a Gorgon Miburo, représentant régional du CNL dans les provinces de Kayanza, Ngozi et Karusi, qui a été arrêté à la frontière des collines de Ruyaga et Gahororo, en commune Kiremba, province Ngozi.

La  CB-CPI a appris des témoins que  les interpellés sont accusés d’avoir en leur possession de la drogue : ils ont été torturés par des imbonerakure armés de machettes, couteaux, bars de des fers  et autres armes blanches avant d’être acheminés à la prison de la province vers 2h  du matin par le commissaire provincial de police à Ngozi.

La CB-CPI note de la part des responsables locaux du CNL qu’ils démentissent les accusations en évoquant qu’il s’agissait d’une affaire montée de toutes pièces pour arrêter leurs candidats aux législatives, sénatoriales, communales et collinaires.

3. Traitement inégal, inéquitable et favoritisme.    

-En date du 27 avril 2020, lundi, le CB-CPI a appris des témoins que 67 personnes, membres du parti CNL se sont vus refuser le retrait des cartes d’électeur. Les concernés sont originaires des collines de Muzinda et Nyungwe dans la commune de Rugazi, Rugenge en commune de Mpanda, Mugimbu et Ciya en commune de Bubanza, province Bubanza.

Ces derniers accusent des agents de la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) en charge de la distribution des cartes de vote, de collaborer avec des jeunes Imbonerakure dans l’identification des cartes à cacher ou faire disparaître. Certains élus du CNDD-FDD dont des députés sont aussi soupçonnés d’influencer des agents de la CENI.

Le CB-CPI déplore cette inégalité et favoritisme de la part de la commission électorale indépendante et un manque     de transparence durant cette période électorale.

-En date du 28 avril 2020, les motards du chef-lieu de la province de Makamba disaient être exaspérés par la mesure de leurs responsables qui les contraignent à participer à la campagne électorale du parti CNDD-FDD. Ils dénoncent  l’obligation des représentants provinciaux de leur association qui exigent de fixer des drapeaux du CNDD-FDD sur leurs motos.

Le CB-CPI a appris des sources sur place que les responsables de ces motards ont sillonné tous les parkings pour leur exiger de décorer les motos avec des insignes du CNDD-FDD, que ceux qui se sont opposés à la mesure ont dû payer des amendes. Et que leurs motos risquent d’être saisies aussi et confisqués.

 

-En date du 02 mai 2020, samedi, Apollinaire Niyonkuru et Alain Nzisabira, membres du parti CNL ont été battus par des jeunes du CNDD-FDD sur la colline et zone de Kibungere, commune Nyabihanga, province de Mwaro. Baltazar Bitorwa est quant à lui détenu dans le cachot de la police dans la même commune. 

La CB-CPI a appris que les trois (3) hommes auraient été ciblés après une

mobilisation pour le compte de leur parti sur la colline de Kibungere,     selon le responsable local duCNL.

 4. Arrestations arbitraires et disparition forcées

 -En date du 27 avril 2020, lundi, Pasteur Mpawenimana, un candidat du CNL pour les élections sénatoriales dans la province de Makamba a été arrêté et détenu à la prison centrale de Ngozi. La police l’accuse d’avoir blessé un jeune Imbonerakure lundi du 20 avril 2020. Sa famille politique parle d’un harcèlement visant des opposants. 

Selon des témoins, le jeune homme a été battu et blessé par des membres du CNL au moment où il identifiait les numéros d’immatriculation des taxis moto qui transportaient des militants du CNL. Quand les motards l’ont découvert, ils se sont jetés sur lui et l’ont tabassé. Pour éviter un lynchage, certains responsables l’ont mis dans un véhicule appartenant à Pasteur Mpawenimana.

La CB-CPI a appris des sources locales que la police a été informée de l’incident, et a arrêté le propriétaire du véhicule qui a servi à protéger le blessé, enfin de lui mettre en détention à la prison centrale de Ngozi.

-En date du 27 avril 2020, lundi vers 14h, Donavine Ndayikeza, originaire de la province Cankuzo, étudiante à l’Université EALI de Ngozi, militante du parti CNL, est portée disparue. 

La CB-CPI a appris des témoins qu’elle se rendait au marché pour rencontrer son amie, mais n’est  pas arrivée  car son ami l’a attendu patiemment en vain. Donavine étudiait avec le chef de la milice imbonerakure qui est reconnu dans les actes   torture  régulièrement infligés aux    militants du CNL.

-En date du 28 avril 2020, dans la nuit de mardi, quatre (4) jeunes militants du parti CNL ont été arrêtés par des policiers sur la colline de Busebwa en zone de Gatete dans la commune et province de Rumonge.  

D’après une source policière, ils ont été interpellés après des heurts avec des jeunes imbonerakure du CNDD FDD, parti au pouvoir au moment où l’un d’eux a été interpellé en zone de Minago.

 La CB-CPI a appris que les interpellés ont été conduits au cachot de la police au chef-lieu de la province de Rumonge.

-En date du 28 avril 2020, dans la soirée de mardi, vers 20h, Arcade Butoyi, représentant du Syndicat des Travailleurs de l’Enseignement du Burundi dans la province Cankuzo, un certain Alawi et une autre personne ont été kidnappés au chef-lieu de la province de Cankuzo. Les auteurs étaient à bord d’une voiture Toyota, et n’ont pas été identifiés. Le fait se sont ’déroulés  dans un bar appelé Kukayaga situé dans le quartier de Nyamparahara du centre urbain de Cankuzo.

Selon des témoins de la scène, les ravisseurs ont d’abord dépouillé les victimes de leurs téléphones. Alors que les trois (3) hommes partageaient un verre, des hommes à bord d’un véhicule sont arrivés et les ont enlevés. Ils se sont dirigés vers la province voisine de Ruyigi.

Le commissaire provincial de la police à Cankuzo  a confirmé  l’information. Mais il précise que ce ne sont pas les forces de l’ordre qui ont mené l’opération.

Leurs familles pensent que des mobiles politiques seraient derrière l’enlèvement.

La CB-CPI a appris qu’Arcade Butoyi avant d’être kidnappé  avait passé toute la journée dans la commune de Kigamba où il prenait les images de la campagne électorale de la  du principal parti d’opposition CNL.

 -En date du 28 avril 2020, dans la matinée de mardi, Jackson Bahati, reporter pour le groupe de presse Iwacu et de la radio Isanganiro a été agressé par un policier, et a été interpellé.  Ce dernier s’est jeté sur M. Bahati, et lui a giflé.  Le journaliste récoltait des témoignages au lendemain d’une attaque contre un ménage de sa localité, Rugombo.

 Il s’agissait du ménage d’un enseignant appelé Wilson Niyonizeye qui a reçu une balle dans la jambe ; et son épouse a été assommée à l’aide d’un objet métallique par ce policier.

 La CB-CPI a appris des témoins sur place que le commissaire de Rugombo a laissé le journaliste faire son travail, et que par ailleurs, ce dernier s’est engagé à faire toute la lumière sur l’agression de la victime.

En date du 5 mai 2020, mardi, Cathy Kezimana a été arrêtée par le commissaire de police en province Bujumbura en route vers la Mairie de Bujumbura sur Route Nationale n7 en provenance de la commune Nyabiraba, et détenue à la prison centrale de Bujumbura. Des policiers en convoi les ont d’abord dépassés puis intimés l’ordre de s’arrêter. Elle est membre du bureau politique du parti CNL et se trouve en deuxième position sur la liste des prochaines élections législatives dans  la province de Bujumbura. Selon un témoin, la victime a été accusée d’inciter la population à la révolte. Les juges l’accusent d’avoir tenu des propos incendiaires et diffamatoires envers le régime lors d’une réunion en commune Mugongo-Manga, province Bujumbura. 

Selon une autre source sur vidéo accusatrice, la militante du CNL y évoque notamment des assassinats, des emprisonnements illégaux. Elle  parle aussi de Burundais forcés à l’exil tout en appelant les membres du CNL à se défendre en cas d’agression.

La CB-CPI déplore cette intolérance politique en pleine campagne électorale faite par le parti au pouvoir, et demande la libération de cette militante du CNL victime de son franc parlé.

 -En date du 05 mai 2020, mardi, la police a interpellé cinq (5) personnes dans le centre d’Ijenda, commune de Mugongo-Manga, la province de Bujumbura, en leur reprochant d’avoir scandé des slogans Pro-CNL.

Selon des sources  locales, tout cela a commencé le 04 mai 2020 au moment où les policiers se sont introduits dans un bar pour demander des explications à propos du dépassement de l’horaire d’ouverture.    Un policier a alors ouvert le feu sans faire de dégâts. Les policiers sont repartis et les clients sont rentrés chez eux.                                                                         Le lendemain, 5mai 2020, la police est revenue et a interpellé la propriétaire du bar et un homme avant d’appréhender trois (3) autres hommes dans la matinée de mardi le 06 mai 2020.

La CB-CPI a appris d’une source proche de la police que les interpellés ont été assimilés à des membres du CNL qui battaient campagne au-delà des heures prévues par la loi électorale[1].

-En date du 06 mai 2020, mercredi, M. Leonidas Misigaro, candidat du parti

CNL aux élections communales, représentant du CNL en commune NyanzaLac, province Makamba a été arrêté et emprisonné dans le cachot de la police

Makamba. Il a été accusé par la milice imbonerakure du port illégal d’arme, ils s’agissaient  de  quatre cartouches trouvées sur la chaise où il était assis auparavant. Mais des témoins parlent  d’un montage fait par ces imbonerakure.

La CB-CPI déplore cette arrestation arbitraire de M. Leonidas faite par la milice imbonerakure en complicité avec la police.

-En date du 6 mai 2020, mercredi, des agents de la police ont arrêté Jérôme

Mpfayokurera, Emmanuel Sinzinkayo, Gilbert Ndizeyimana, Ismaïl Niyokwizera, Arphat Uwimanikunda et Égide Bizimana dans le quartier Yoba, commune et province Gitega. Des proches rapportent que les six (6) hommes sont tous des membres du parti d’opposition CNL interpellés lors de leurs activités de campagne électorale. 

La CB-CPI note des arrestations arbitraires visant des membres de l’opposition. Des témoins rapportent en outre que des membres du parti au pouvoir CNDDFDD dirigeaient les opérations en désignant les personnes à arrêter.     

 - En date du 7 mai 2020, jeudi, des agents de la police ont arrêté Claude Bayizigire dans la commune Rugombo, province Cibitoke. 

Des proches rapportent que l’opération était dirigée par le commissaire de police provincial, Bonfort Ndoreraho. M. Bayizigire, membre du parti d’opposition CNL selon ses proches, a été emmené dans les cachots du service national des renseignements de Cibitoke où il a été torturé pour avoir accusé le parti au pouvoir d’être responsable de plusieurs assassinats.

CB-CPI note une arrestation arbitraire visant un membre de l’opposition suite à ses propos.

-En date du 07 mai 2020, jeudi, Sévérin Nitunga et Virginie Habonibana respectivement représentant local du CNL et responsable du groupe d’animation de ce parti ont été arrêtés sur la colline de Biyorwa, en commune de Butaganzwa dans la province de Ruyigi.

 Ils ont été accusés d’avoir malmené un Imbonerakure. Ils sont depuis détenus à la prison centrale de la province Ruyigi.

CB-CPI note que c’est le procureur de la République à Ruyigi qui a émis les mandats d’arrêt contre les deux (2) militants du parti CNL, et constate que le harcèlement judiciaire des candidats et des mandataires du parti CNL s’accélère partout.

-En date du 7 mai 2020, jeudi, pasteur Arthemon Nzambimana, responsable de l’Église Vivante de Jabe a été arrêté, et emprisonné dans un cachot de la police judiciaire, commune Ntahangwa, province de Mairie de Bujumbura au moment où il allait répondre à une convocation à la police judiciaire.

 La veille de son arrestation, il avait été détenu brièvement avant que ses avocats n’interviennent.

CB-CPI note officiellement que la police n’a jamais communiqué le mobile d’arrestation du pasteur Arthemon, mais que des sources proches du dossier affirment que l’interpellation est liée à la crise de leadership que cette Église traverse depuis plus de deux ans.

-En date du 10 mai 2020, des agents de la police ont arrêté Gorgon Miburo dans la commune Kiremba, province Ngozi. Des proches rapportent qu’il est le représentant régional du parti d’opposition CNL. Il a été arrêté en même temps que neuf (9) autres militants de ce parti après des affrontements avec des membres de la milice imbonerakure du parti CNDD-FDD. Des témoins rapportent que les affrontements ont commencé après que des jeunes imbonerakure aient agressé des membres du parti CNL qui rentraient d’un meeting électoral.

La CB-CPI note à nouveau l’intolérance politique qui règne dans le pays et la partialité des forces de l’ordre qui visent uniquement les membres de l’opposition. Cette partialité risque d’aggraver les tensions entre les membres des principaux partis politiques pour les élections. 

Aucun des membres du parti CNDD-FDD n’a été arrêté malgré le fait qu’ils étaient à l’origine de ces affrontements.  

En date du 11 mai 2020, lundi, le représentant du CNL, Jean de Dieu

Nshimirimana, responsable de la Commission électorale dans la commune Songa (CECI), en province Bururi, a été arrêté et emprisonné à Bururi.     Il est accusé par l’administration communale d’avoir commis de fautes professionnelles, si faute il y a, la punition devait être administrative et non pénale comme emprisonnement.

D’après elle, le président de la CECI-Songa entravait les activités en plaçant des responsables de bureaux de votes dans des collines différentes de celles de leurs origines. En plus, il a nommé, au poste des présidents des bureaux de vote, des candidats aux élections qui sont des conseillers communaux.

Selon Emmanuel Hurumbirimana, responsable du parti CNL dans la commune

Songa, M. Nshimirimana a plutôt refusé d’exécuter les ordres de l’administration communale. Elle voulait lui imposer de placer de nouveaux responsables des bureaux de vote.

Emmanuel indique aussi que sur 23 membres de bureaux de vote du CNL,

12 ont été rayés de la liste, et de plus révéler qu’avec l’arrestation du président de la CECI, les restants sur la liste pourraient subir le même sort.

Maintenant, la Commission Electorale Provinciale Indépendante «CEPI – Bururi »  a déjà nommé provisoirement Yolande Nshimirimana, comme présidente de la  Commission Electorale  Communale Indépendante « CECISonga » ». 

La CB-CPI déplore cette intolérance politique en pleine campagne électorale. - En date du 3 mai 2020, des agents de la police ont arrêté quatre (4) militants du CNL à savoir Christian Munezero, Yves Maniriho, Elias Kubwimana et Clovis Hakizimana à Murago, commune Burambi, province Rumonge. 

Des proches rapportent que M. Munezero est candidat aux élections communales du 20 mai 2020 sur la liste du parti d’opposition CNL (Congrès National pour la Liberté) et que les trois autres personnes sont des militants du même parti. Ils ont été arrêtés alors qu’ils venaient de récupérer par procuration les cartes d’électeurs de leurs camarades qui n’étaient pas disponibles ce jour-là et sont accusés de fraude.

La CB-CPI note des arrestations arbitraires visant des membres de l’opposition dont un candidat. Pourtant, la commission électorale avait autorisé le retrait de cartes d’électeurs par des proches sur présentation de la carte d’identité du concerné ; ce qui ne constitue pas une fraude. 

La CB-CPI a en outre appris leur transfert vers le cachot du commissariat de police à Rumonge en date du 10 mai 2020.

-En date du 11 mai 2020, dans l’après-midi de lundi, cinq (5) membres de l’opposition à savoir Vianney Kwizera, Franck Ndayishimiye, André Ndirahisha et Ida Bukeyeneza militants du CNL, ainsi que Pierre Claver Gatore, membre de l’Uprona non gouvernemental ont été transférés du cachot du parquet de la province de Bujumbura à la prison centrale de Mpimba le 05 mai 2020.

Tous ont été interpellés à leur domicile, et ont été poursuivis pour atteinte à la sécurité intérieure de l’État, une accusation que les concernés réfutent.

La CB-CPI a appris d’une source proche du parquet que les autorités administratives, policières et représentants du CNDD-FDD ont mis la pression sur le magistrat en charge du dossier pour qu’il les incrimine, d’où même ils ont été transférés avant la décision de la chambre de conseil.

CB-CPI note de l’autre part que leur parti politique qualifie ces interpellations , arbitraires, et abusives et prouvent  l’ingérence  du pouvoir exécutif dans le corps judiciaire 

- En date du 9 mai 2020, des agents de la police ont arrêté quatre (4) militants du CNL à savoir Ézéchiel Bitariho, Bonaventure Ndikumana, Pierre Claver Ruvugusi et Clément Nzeyimana dans la commune Bugendana, province

Gitega.  Des proches rapportent que tous sont des militants du parti d’opposition CNL arrêtés alors qu’ils se rendaient à un meeting de leur parti. Ils sont accusés d’avoir préparé des supports, avec le logo de leur parti, destinés à être distribués aux autres militants. 

CB-CPI note des arrestations arbitraires sans fondement légal de militants d’opposition. Ces arrestations intempestives visent à décourager les membres de l’opposition et à saboter l’organisation de leurs partis en faveur du parti au pouvoir CNDD-FDD alors que la campagne électorale se poursuit.  

-En date du 11 mai 2020, lundi, huit (8) militants du CNL à savoir Prosper Ndayisengareprésentant communal du CNL à Muyinga et sept (7) autres membres de ce parti ont été appréhendés dans la localité de Cibari, sur la colline de Nyagatovu, dans la commune et province Muyinga.  Ils s’agissaient de quatre (4) hommes et quatre (4) femmes rentrant d’un meeting quand ils ont été interpellés.

Selon les responsables locaux du CNL, ils qualifient ces arrestations du harcèlement visant des candidats aux prochaines élections.

La CB-CPI a appris des sources locales que c’était le secrétaire provincial du parti CNDD-FDD qui a ordonné leur arrestation, en donnant l’ordre aux policiers et à des Imbonerakure d’arrêter Prosper Ndayisenga et son équipe au cour de la journée lorsque ces militants du CNL rentraient d’un meeting de leur parti.

Nos sources continuent à expliquer que les responsables du parti CNDD-FDD ne sont pas contents de leurs membres qui migrent en grand nombre vers le

CNL, raison pour laquelle ils s’acharnent contre des responsables de ce parti.                          

La CB-CPI déplore ces arrestations abusives visant à écarter de la course des candidats aux législatives, sénatoriales, communales et collinaires des militants  du parti CNL.

-En date du 14 mai 2020, cinq (5) militants du CNL ont été interpellés.

Deux (2) d’entre eux ont été arrêtés par la police sur la colline de Rubarasi dans la commune de Giheta, province Gitega, au moment où trois (3) autres ont été interpellés par des Imbonerakure dans la commune de Nyarusange en province de Gitega. 

Les trois (3) ont été accusés de recruter par force dans les rangs du CNDD-FDD et d’inciter la population à la violence, tandis que les deux (2) autres de Giheta sont accusés de relayer des messages incitant à la violence.

La CB-CPI a appris d’autre part de leur famille politique que ces accusations ne sont que des montages pour perturber la campagne électorale du parti CNL, car ces militants ont été arrêtés alors qu’ils sensibilisaient les gens à voter pour le CNL lors des prochains scrutins.

-En date du 14 mai 2020, des agents de la police ont arrêté Claver Manirakiza et Gaspard Ndege sur la colline Mugendo, commune Mugamba, province Bururi. Des proches rapportent que les deux (2) jeunes hommes sont des frères et sont accusés de détention illégale d’armes. 

La CB-CPI note une détention arbitraire, étant donné que la fouille au domicile des deux jeunes hommes n’a permis aucune saisie d’arme.

  • En date du 14 mai 2020, jeudi, des membres de la milice imbonerakure ont arrêté Ferdinand Nkeshimana et Josias Irankunda sur la colline Rubarasi, commune Giheta, province Gitega. Des témoins rapportent que les deux (2) hommes, membres du parti CNL, menaient une campagne porte à porte pour le compte de leur parti en vue des élections du 20 mai 2020.

CB-CPI note des arrestations illégales et arbitraires ainsi que la complicité de la police qui a mis au cachot ces deux membres de l’opposition. 

  • En date du 14 mai 2020, jeudi, des membres de la milice imbonerakure ont arrêté trois (3) militants du CNL à savoir Francine Nkunzimana, Égide Hakizimana et Dominique Nijimbere dans la commune Nyarusange, province Gitega. Les deux premiers ont été arrêtés alors qu’ils venaient d’implanter un drapeau de leur parti dans un champ qui appartiendrait à un militant du parti au pouvoir CNDD-FDD. M. Nijimbere est pour sa part responsable communal du parti CNL et a été interpellé alors qu’il venait s’enquérir des raisons de l’arrestation de ses camarades.

La CB-CPI note des arrestations arbitraires ainsi que la complicité et la partialité des membres des forces de l’ordre. Mme Nkunzimana et M. Hakizimana ont été condamnés à 1 mois de prison et au paiement d’une amende de 50 000 francs, bien que les charges ne soient pas claires dans cette affaire. M. Nijimbere a été acquitté par le Tribunal de grande instance de Gitega, mais cette décision n’a pas été appliquée puisqu’il a été conduit à la prison de Gitega.

  • En date du 15 mai 2020, vendredi, des agents de la police ont arrêté Laurent

Nduwayo dans la commune Buyengero, province Rumonge. Des proches rapportent qu’il est candidat aux élections législatives du 20 mai 2020 dans la circonscription de Rumonge pour le compte du parti d’opposition CNL. Il se trouvait dans les locaux de la permanence du parti CNL au moment de son arrestation. 

La CB-CPI note à nouveau une arrestation arbitraire visant un membre de l’opposition, et particulièrement un candidat aux élections. Aucune raison n’a été donnée lors de l’arrestation de M. Nduwayo.

 5. La protection des enfants mise en jeux et violation du droit à l'éducation

 -En date du 29 avril 2020, mercredi, quatre (4) établissements scolaires ont été obligés de suspendre leurs activités par le parti au pouvoir, deses élèves ont été mobilisés pour participer dans un meeting du parti au pouvoir dans la zone de Muheke en commune de Songa de la province de Bururi.

Les eleves de l’ecole Fondamentale de Nyamiyaga ont été obligés par leur directeur d’arrêter les cours et se rendre dans ce meeting.

Selon des témoins, la direction de l’école a obligé les enseignants d’envoyer les élèves dans le meeting de propagande du parti au pouvoir.

La CB-CPI a appris des sources locales que la mesure a été consécutive à une faible participation des habitants de la localité dans la rencontre du CNDDFDD, et déplore cette mesure du parti au pouvoir de mobiliser les élèves pour la participation dans des travaux politique au lieu d’étudier.

-En date du 11 mai 2020, lundi, toutes les écoles publiques et privées ont été obligées de fermer pour que les écoliers et élèves participent dans un meeting du parti au pouvoir. La décision a été prise par le directeur provincial de l’enseignement. Des enseignants et parents d’élèves dénoncent la mesure.

Selon de témoins, les responsables de certains établissements ont dressé des listes des élèves qui ne se sont pas rendus au meeting.

Et de plus, dans une réunion avec des directeurs d’écoles et enseignants, Sem

Nimpaye, directeur provincial de l’enseignement a clairement demandé aux participants de voter pour le CNDD-FDD, et que le parti au pouvoir ne pourra pas penser à des travaux de développement dans la province si elle ne vote pas en sa faveur.

CB-CPI déplore cette violation du droit à l’éducation, car les élèves sont à école pour étudier, mais non plus pour être manipulés par le parti au pouvoir pour la participation dans des campagnes électorales.

En cette campagne de trois semaines a été caractérisée par plusieurs irrégularités, violation des droits humains et incapacité des organes de l’Etat d’être au-dessus de la mêlée. La CBCPI interpelle  la communauté internationale  et lui demande   avec insistance   de suivre de  très près l’évolution du processus électoral en cours  et spécialement le scrutin  prévu  dans deux jours (20/05/2020) et être à   agir spontanément  en  cas d’intensification de  la violence avant, pendant ou après le scrutin.

 

[1] Entre 6h du matin et 18h du soir selon le code électoral 

     

     Rohero I. Avenue Imbo
        Commune MUKAZA

 

     Tél : +257 22 27 91 87
            +32 466 30 83 18

 

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     Email: info@cb-cpi.org

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Mission de la CB-CPI:

Réunir au niveau nationale et internationale la  documentation des crimes qui relève de la compétence de la Cour Pénale internationale et  les dénoncer auprès de celle-ci,

 

Collaborer avec le Bureau du Procureur de la Cour Pénale  Internationale dans le but de la collecte des informations pertinentes sur la commission de  ces crimes.

 

Assister juridiquement, judiciairement, psychologiquement et socialement les victimes des crimes qui relèvent de la Cour Pénale Internationale, promouvoir la connaissance et la compréhension des missions de la CPI , de ses activités de ses défis au niveau national et international.